Une sortie libertine en soirée privée est toujours particulière. Assurément l’occasion de moments mémorables à plusieurs titres.
J’évoque ici l’instant charnière de la fête. Entre feeling et tensions
passagères, l’équilibre des émotions nous fera peut être chavirer.
Soirée privée : Mise en bouche.
Si les hôtes ont mis tout en œuvre pour
recevoir dans les meilleures conditions, vous devez vous attendre à une
ambiance des plus chaleureuse.
Lumière savamment dosée, fond sonore lounge, participants bien habillés c’est à dire classe et sexy pour les dames.
(On ne vient pas à poil à une soirée privée, ni en baskets. Comme partout, le vulgaire est à proscrire).
Niveau vestimentaire, cela ressemble un peu à une soirée de réveillon.
Mais en y regardant de plus prêt, les jupes sont bien courtes et les décolletés hypnotiques.
Alcools présents mais peu de verre seront consommés. Il faut rester maître de soi comme de la situation.
Une fois sur place, la soirée commence par les présentations.
Paradoxalement, pour un milieu qui se dit anti-conformiste, les premiers
sujets évoquent à chaque fois les lieux de sortie habituels, le nombre
d’années libertines au compteur, les avis sur tel ou tel club.
Des sujets à la fois sans engagement et permettant de cerner un peu les habitudes des participants.
On échange des pseudos, des expériences cocasses. On essaye d’interpréter les regards.
Soirée privée : Tournée de ptit-fours.
Suivant le nombre d’invités, l’organisateur transpire un peu en espérant ne pas avoir trop d’annulation de dernière minutes.
Si vous faites une soirée privée en petit comité, cela peut être
problématique. Et les retardataires risquent de refroidir l’ambiance qui
s’établit lentement.
Je me souviens d’une soirée où nous devions être huit.
Nous étions six (3 couples) à l’heure comme prévue. Aucun d’entre nous ne se connaissait.
Apéro, grignotage, banalités d’usage.
On danse un peu et les mains se rapprochent… Petit bisou sur une épaule. Caresse dans la nuque.
J’adore ce moment très intense. Il est plein de tension, d’incertitude, de doutes.
On ne sait pas ce qui va se passer dans les prochaines 5 secondes.
J’échange un long baiser avec la brunette… Je plane. La soirée s’annonce
bien.
Et ça sonne à la porte !!!
On se réajuste, elle se recoiffe.
L’ambiance retombe carrément, on se regarde le sourire de travers. On les auraient bien oublié les retardataires…
Quoiqu’il en soit, la soirée s’est très bien passée. On y a fait de belles rencontres et nous les revoyons de temps en temps.
Tout ça pour dire que les retards… sont à éviter.
Quand tout le monde est là, il ne faut
pas hésiter à circuler un peu. L’hôte en général fait visiter les lieux.
Indique les commodités.
Ces mouvements sont l’occasion de se replacer plus près du couple qui
semble nous porter intérêt ou auquel on porte de l’intérêt.
C’est l’occasion d’évoquer le feeling. Ce sacro-saint feeling dont tout le monde parle.
Le feeling, c’est être sur la même longueur d’onde que ses partenaires.
Même si le physique et la façon dont on se présente sont forcement les
premiers critères de sélection, il n’en sont pas les principaux.
En effet, l’atmosphère, la discussion,
l’état d’esprit de la soirée, les regards, ou simplement les envies de
chacun ferons qu’il y aura feeling ou pas.
L’objectif n’est pas de se faire des nouveaux amis (bien que cela puisse
se faire dans ce sens), mais d’avoir un minimum d’attirance pour avoir
envie de coquiner ensemble.
Il peut très bien ne pas y avoir de sexe en soirée libertine (bon c’est
rare, lol) et les libertins ne doivent pas s’en offusquer.
Soirée privée : Le moment où tout bascule (ou pas).
La soirée se réchauffe, les rires fusent, tout le monde sourit… ou presque.
J’admire les gens qui ont une faculté à nouer contact rapidement. Dans son livre, M. Lechat raconte qu’en quelques minutes, il peut se retrouver en train de coquiner avec un couple ou une femme. Nous ne l’avons jamais vu hormis la soirée 2+2 que nous ne pouvions fuir à cause d’un matelas (occupé) devant la porte d’entrée.
Ceux qui se ressemblent s’assemblent (sans jeu de mots). Les soirées auxquelles nous avons participé nous ont permis de prendre le temps de faire connaissance verticalement avant d’éventuellement passer à l’horizontale. Ceux qui proclament « on baise et on discute » ont une autre conception de ces soirées. Ça n’est pas la nôtre.
Pour nous, c’est avant tout une relation sociale (très particulière je vous l’accorde) qui peut déboucher sur du plaisir. De plus, on peut très bien rencontrer des gens, ne rien faire avec, et se recontacter ultérieurement, dans d’autres lieux. Les soirées privées ont aussi cet avantage. On rencontre des personnes que l’on ne verra peut être jamais en club.
Plusieurs situations alors peuvent se rencontrer :
- Paradis sur terre : Les gens se plaisent. Se rapprochent. Les regards équivoques.
Comme pour le début de soirée raconté plus haut, cet instant est fort en émotions. Qui fera le premier pas ?
Osé-je l’embrasser ? Son parfum m’enivre. Tout en discutant, je caresse son épaule du dos de ma main. Je reçois un grand sourire complice.
Elle pause sa main sur ma cuisse, je passe la mienne dans ses cheveux. Elle ferme les yeux et les ré-ouvre en me fixant intensément.
On se rapproche doucement, je l’embrasse dans le cou, elle m’entoure de son bras. On échange un long baiser interrompu de sourires aussi grand que le plaisir partagé.
Ce qui suit est à adapter en fonction des attentes et propositions de chacun… - Les limbes : Les gens hésitent. Peut être qu’un détail ou deux ne va pas? On craint de passer à côté de quelque chose ou peur de se prendre un râteau ?
Suivant votre timidité, cette situation peut durer longtemps.
C’est un peu notre cas. Souvent, nous n’avons pas osé aller vers les autres. Tant pis. On fera mieux la prochaine fois.
Dans ce cas, on coquine tous les 2. Et personne ne nous le reproche. Chacun respecte les choix des autres. - Enfer : Aucun feeling avec les autres libertins. Le trip ou l’ambiance de la soirée nous correspondent pas.
Même pas motivé pour se trouver un coin pour coquiner tous les 2, comment partir sans froisser ni l’organisateur ni les autres libertins ?
Mais il n’y a qu’une chose à faire. Partir. Personne ne vous oblige à rester, et encore moins à participer.
De toute façon, si l’hôte est un minimum sensible au bien être de ses invités, il s’en apercevra bien assez tôt et vous permettra de vous éclipser discrètement.
D’aucuns trouverons qu’il y a beaucoup de pression dans ces derniers paragraphes. Elle peut s’avérer salvatrice. Elle nous empêchera de repartir avec des regrets. Notre intuition est souvent notre meilleurs guide.
Quand la fête est réussie, les instants d’incertitudes font aussi partis de l’Expérience. Ils sont autant de souvenirs à savourer sur le chemin du retour.
Soirée privée : Atterrissage.
Comment reconnaître une soirée privée réussie ?
En général, on cherche ses sous-vêtements (pour ceux qui en avaient). On
demande confirmation de l’heure (hein ? quoi ? si tôt ???).
On se ressert une coupe de champagne tout en continuant à se caresser. A s’embrasser. A se câliner.
Les regards sont différents. Nous ne sommes plus dans la séduction, ni l’expectative. Mais dans la plénitude.
On essaye d’arrêter le temps afin d’emmagasiner un maximum de souvenirs doux et sensuels.
Lundi, à la machine à café, vos collègues ne manquerons pas de remarquer vos petits yeux et le grand sourire en dessous.
– Alors ce week-end ? Vous êtes partis ?
– Oui. Loin.
Credits Photos : http://www.franckvogel.com/
Y.